En tant qu’entrepreneur, le financement demeure un point essentiel dans la mise en œuvre de votre projet. Trouver les fonds pour constituer le capital social est souvent un frein à la création ou à la reprise d’entreprise. Signifiant littéralement « argent de l’amour » et moins contraignant, le love money peut être une solution.
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Quand vous ne disposez pas de l’argent nécessaire pour lancer votre business, la première solution qui vient à l’esprit est de solliciter un prêt auprès d’un établissement de crédit. Si votre demande est validée, vous devez ensuite rembourser le capital avec les intérêts bancaires. Pourtant, une telle opération est soumise à conditions et difficile à mettre en place. Afin de mener à bien votre projet de création de société, le love money est une option attractive.
Dans la pratique, il s’agit d’un mode de financement de projet qui consiste à solliciter vos proches pour obtenir de l’argent. Cela peut être votre famille, vos amis ou votre entourage. Autrement dit, il repose principalement sur deux points : la proximité et la confiance. Il est donc obligatoire de bien connaître chaque personne. Les relations entre le créateur d’entreprise et chaque investisseur occupent une place importante dans le succès de la levée de fonds.
Le love money obéit à une logique particulière. Cette méthode de financement est aussi connue sous l’appellation de 3F pour Friends, Family and Fools. Il permet à un créateur ou un repreneur d’entreprise de se libérer des contraintes des demandes de prêts auprès d’un établissement financier. Pour l’investisseur, il consiste à soutenir un porteur de projet en lui octroyant les moyens de se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Il se présente sous la forme d’épargne relationnelle qui facilite la collecte des premiers euros de l’investissement. En bref, il constitue un acte fondateur et revêt en même temps un enjeu stratégique.
Par ailleurs, collecter de l’argent auprès de votre famille, de vos amis et/ou de votre entourage représente un moyen moins onéreux pour constituer votre apport financier. Ce dernier est d’une importance vitale pour lancer l’activité de votre société. Il peut s’agir d’un prêt ou d’une donation, dont le montant varie de quelques centaines d’euros à plusieurs milliers d’euros. En revanche, toute personne ayant investi de l’argent devient associée dans votre entreprise et jouit alors de tous les droits qui en découlent. Il est aussi possible de recourir au love money pour renforcer vos fonds propres et demander un financement complémentaire.
Les avantages du love money sont nombreux. Sur le plan du financement et de la gestion, toute somme investie au titre de prêt et/ou de donation est assortie de conditions de remboursement souples et profitables. Chaque investisseur détient des actions ou des parts de la société et bénéficie automatiquement des droits propres aux actionnaires. Il en est ainsi du droit aux dividendes et à la prise des décisions importantes sur la vie de l’entreprise. Comme l’investissement est basé sur la proximité et la confiance, vous devez aussi jouer la carte de la transparence et rendre régulièrement compte sur l’évolution du business.
Par rapport aux prêts bancaires classiques, la rapidité est un autre atout majeur en plus d’un taux d’intérêt plus avantageux. En moyenne, un établissement de crédit va mettre 14 jours pour étudier votre projet avant d’accorder ou non la somme demandée. Pourtant, un délai de 2 semaines est relativement long, sans compter le risque de refus de votre dossier. En tant qu’entrepreneur, une telle éventualité impacte directement le démarrage de votre activité. Enfin, le Love Money convient parfaitement pour un investissement de faible montant pour financer un petit projet. Il permet de réunir plus facilement une somme de quelques milliers d’euros.
Outre la possibilité de se constituer rapidement d’un apport financier et de la facilité d’accès, le love money bénéficie d’une fiscalité avantageuse. Les montants investis dans le capital social d’une société par l’intermédiaire de ce mode de financement doivent faire l’objet de contrats. Ils donnent droit à une réduction d’impôt concernant notamment l’impôt sur le revenu et l’impôt sur la fortune. Néanmoins, pour en bénéficier, il est impératif d’être domicilié fiscalement en France. Une opération de ce genre représente aussi un moyen de profiter d’une exonération d’impôt sur les plus-values. Cela est possible via un PEA ou plan d’épargne en actions.
Les avantages fiscaux relatifs à un investissement dans une société via le love money. Le premier porte sur la réduction de l’impôt sur le revenu. Elle peut aller jusqu’à 25 % de l’argent investi dans le capital. Toutefois, il faut remplir un certain nombre de conditions. Entre autres, il faut souscrire en numéraire des titres d’une entreprise non cotée, réunissant les différents critères d’éligibilité. Ils doivent être conservés pour un délai minimal de 5 ans. Il est indispensable de garder ces titres jusqu’au 31 décembre de la 5ème année. Dans le cas contraire, la réduction d’impôt est annulée.
Investir dans une PME de moins de 7 ans permet aussi de bénéficier de ce dispositif. Dans ce cas, il est nécessaire que la société emploie au minimum 2 personnes au moment de la clôture du premier exercice de réduction suivant la souscription. Pour une entreprise qui exerce une activité artisanale, un seul employé est exigé. La réduction d’impôt s’élève alors à 18 % de l’apport annuel au titre de prêt ou de donation. Le plafond est fixé à 50 000 euros pour une personne seule contre 100 000 euros pour un couple. Il faut en tenir compte pour maximiser les avantages fiscaux.
Investir par le biais du love money dans des titres d’une entreprise éligible donne également droit à une réduction de l’impôt de solidarité sur la fortune. Conformément à l’article 16 de la loi TEPA en date du 21 août 2007, un investissement dans une PME non cotée permet à un contribuable de bénéficier d’une réduction d’ISF. Celle-ci s’élève à 50 % de son apport dans le business, mais est en revanche plafonnée à 45 000 euros. Son octroi n’est valable que pour un investissement direct dans le capital de la société. D’autres conditions sont à respecter pour en profiter.
Il est nécessaire de conserver les parts pendant 5 ans au minimum. Ainsi, il faut les garder jusqu’à la fin de la 5ème année après la souscription. Par ailleurs, le remboursement de ces actions intervient uniquement au 1er janvier de la 11ème année. En cas de non-respect de ces conditions, le contribuable risque des pénalités supplémentaires en plus de la reprise de la réduction d’ISF. À la revente des titres, le gain est soumis au prélèvement sur la plus-value. Il peut s’agir d’un prélèvement forfaitaire unique au taux de 30 % ou d’un barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Dans le cas d’un investissement via le PEA, une sortie réussie permet à l’investisseur de profiter d’une exonération d’impôt sur la plus-value. La principale condition à observer est de conserver les actions pendant une certaine période. Au terme de ce délai, il est libre de sortir avec ses gains sans risque d’une éventuelle imposition. En bref, vous n’avez pas à payer le moindre euro sur l’ensemble de vos gains. Si la sortie se fait avant le terme prévu, vous récupérez toujours votre mise qui correspond à la somme investie au départ. En revanche, les plus-values réalisées restent imposables.
En business comme dans la vie quotidienne, les bons comptes font les bons amis. En dépit de ses avantages sur le plan financier et fiscal, le financement en love money peut constituer une source de conflit entre le porteur du projet et ses proches. Même si des contrats sont signés entre les parties sur le montant du prêt ou de la donation et les droits, des désaccords peuvent survenir si l’entreprise ne se développe pas comme prévu.
Outre cet aspect, cette méthode de financement présente une limite non négligeable. Le résultat de la levée de fonds dépasse rarement les quelques dizaines de milliers d’euros. En effet, malgré le soutien et la confiance de vos proches, il leur est difficile d’injecter une somme d’argent plus importante. Enfin, en termes de carnet d’adresses ou encore d’expertise en gestion de société et de contrats, ils ne valent pas un investisseur aguerri.
La motivation première des personnes qui investissent en love money est de soutenir un proche qui a un projet de création d’entreprise. Généralement, la possibilité de faire un gain financier est reléguée au second plan. Il s’agit donc d’une démarche affective qui repose essentiellement sur la proximité et la confiance. Pour autant, cela ne signifie pas que vous n’avez pas de règles de droit à respecter. Les intérêts des différentes parties doivent aussi être protégés.
L’une des premières règles à observer concerne l’octroi de parts dans le capital de la société. Tel est notamment le cas pour les sociétés à responsabilité limitée, les sociétés anonymes et les sociétés par actions simplifiées. Ces actions doivent figurer dans le pacte d’actionnaires et les contrats qui lient les parties prenantes. Les droits des investisseurs, même s’ils sont des proches, sont proportionnels aux titres détenus. Enfin, leur objectif peut également être une réduction d’impôt.
Le love money correspond à un apport financier qui provient de la famille, des amis et de l’entourage proche. Dans la majorité des cas, ce mode de financement est utilisé pour un projet de création de société qui ne nécessite pas un apport trop élevé. Pourtant, il se peut que vous rencontriez tout de même des difficultés à réunir les fonds pour lancer votre business. Soit votre apport personnel est insuffisant pour demander et obtenir un prêt auprès d’un établissement financier, soit votre profil d’emprunteur est jugé à risque. De même, le Love Money convient si vous ne souhaitez pas faire appel à un investisseur extérieur à votre cercle de proches.
Par ailleurs, vous avez la possibilité de recourir à cette méthode de financement pour un projet de recapitalisation d’entreprise. Par exemple, vous êtes à la tête d’une start-up ou d’une PME en pleine croissance. Vous êtes donc à la recherche de fonds pour soutenir votre activité. Le love money apparaît comme une solution simple et efficace pour combler vos besoins en trésorerie. Les fonds sont disponibles plus rapidement avec un coût beaucoup moins onéreux. L’argent collecté peut servir au financement d’un projet de R&D, d’un nouveau produit à promouvoir, etc. Votre société peut ainsi faire face à la concurrence.
L’obtention d’un financement par l’intermédiaire du love money est soumise à un certain nombre de conditions. Même si vous sollicitez de l’argent à vos proches, il est indispensable de leur présenter un business plan. Pour les convaincre de s’embarquer dans votre aventure de création d’entreprise, ce document leur fournit les informations essentielles y afférentes. Concrètement, il doit contenir une description du projet, un résumé de l’étude de marché, etc. Le modèle économique doit également être détaillé.
Deux principales méthodes sont utilisées pour solliciter un financement en love money. La première est de prendre directement contact avec vos proches ayant la capacité financière de vous soutenir et la confiance pour croire en votre projet. Vous vous présentez devant eux avec les documents susceptibles d’appuyer la viabilité et la rentabilité de votre société. L’autre méthode est d’utiliser une plateforme de crowdfunding. Vous touchez alors un public plus large et des investisseurs anonymes.
Pour garantir le succès de votre levée de fonds via une campagne de love money, il faut procéder à la formalisation de votre demande de financement. Des contrats doivent être établis pour expliciter les règles qui régissent les relations entre vous, en tant qu’entrepreneur, et vos proches, en tant qu’investisseurs. De ce fait, les intérêts de chaque partie sont préservés et le risque de conflit réduit. Pour rappel, l’investissement peut être une réussite comme un échec.
De même, la transparence au niveau de la communication représente un élément clé pour lever des fonds par le biais de ce mode de financement. Le porteur de projet ne doit pas faire miroiter des avantages exagérés comme le droit aux dividendes ou la réduction d’impôt. Dans la même veine, il vous faut savoir communiquer sur les risques encourus par les investisseurs, l’évolution du business, etc. L’objectif est d’éviter autant que possible les malentendus et les conflits.
Les fiches pratiques ont un caractère informatif et ne peuvent engager notre responsabilité. Ces informations sont notamment susceptibles de changer en fonction des évolutions fiscales.
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